Avec Il était une fois dans l’Est, lauréat du Prix du
premier roman slovaque en 2017, Arpád Soltész avait déjà bien remis les
pendules à l’heure sur l’état de la Slovaquie et la corruption qui la ravage. Puis
Le Bal des porcs, paru en 2020, poursuivait son chemin en décryptant avec opiniâtreté
et goût du risque une situation aussi chaotique qu’impossible à rapporter dans
une presse sous contrôle. Colère, le bien nommé, nous permet de retrouver le
journaliste Schlesinger qui, s’il n’est pas le héros à proprement parler du
roman, en est pourtant le détonateur.
Nous sommes toujours à Košice, deuxième ville du pays après
Bratislava, à l’Est de la Slovaquie, pas très loin des frontières ukrainienne,
hongroise et polonaise. Miki Miko, 33 ans, est un flic expérimenté et connaît
bien les mécanismes qui contrôlent sa ville. On vient de lui attribuer un jeune
adjoint, le lieutenant Molnar, tout feu tout flamme et prêt à tout pour « nettoyer »
la ville. Il va falloir contrôler le chien fou… Pas très longtemps, puisque dès
le début du roman, Molnar/Moly succombe lors d’un accident de voiture franchement
suspect. Moly avait beau être un peu irritant, Miko est fou de colère et de
chagrin.